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Évolution des teneurs en mercure et en BPC de quatre
espèces de poissons du Saint-Laurent
Sommaire
L’étude réalisée dans le fleuve Saint-Laurent durant la
période de 1995 à 1997 a couvert les secteurs du lac Saint‑François (1996),
du lac Saint-Louis (1997), du lac Saint-Pierre (1995), de Gentilly (1996) et
de Portneuf (1997). Elle a permis d’obtenir des résultats récents sur les
teneurs en mercure et en BPC dans les poissons du fleuve. Ces données
s’ajoutent à celles recueillies antérieurement (1976-1994) dans d’autres
secteurs du fleuve.
Ces nouvelles données ont servi à évaluer la qualité de la
ressource en se basant sur les directives de Santé Canada pour la
commercialisation des produits de la pêche. Elles ont aussi permis de
connaître, pour la période 1976-1997, l’évolution temporelle des teneurs en
mercure et en BPC de quatre espèces de poissons : le doré jaune (stizostedion
vitreum), le grand brochet (esox lucius), la perchaude (perca
flavescens) et le meunier noir (catostomus commersoni). L’étude
présente également les résultats colligés au cours des ans pour d’autres
espèces.
Mercure
Les données montrent que les poissons piscivores de grande taille, comme
les dorés jaunes, les dorés noirs et les grands brochets capturés durant la
période de 1995-1997, présentent des teneurs moyennes en mercure supérieures
à la directive de 0,5 mg/kg pour la commercialisation des produits de la
pêche, et ce, dans tous les secteurs où ils ont été capturés, à l’exception
du secteur nord du lac Saint-Louis, près de l’île Dowker. Des dépassements
sont aussi observés dans le secteur du lac Saint-François pour les grands
brochets de taille moyenne. De même, au lac Saint-Louis, du côté sud à
l’intérieur des îles de la Paix, les teneurs moyennes en mercure dans les
dorés jaunes, les grands brochets et les perchaudes excèdent la directive
pour toutes les classes de taille. Par contre, dans le secteur nord du même
lac, près de l’île Dowker, seule la teneur moyenne en mercure des achigans à
petite bouche de grande taille dépasse 0,5 mg/kg.
À l’exception des carpes capturées à Gentilly et des esturgeons noirs
pris à l’île d’Orléans, les teneurs moyennes en mercure pour toutes les
espèces, et ce, à tous les sites excèdent le critère de 0,057 mg/kg pour la
protection de la faune piscivore.
Trois secteurs ont été étudiés afin de tracer un portrait de l’évolution
temporelle durant la période de 1976 à 1995-1997. Dans les secteurs du lac
Saint-François (1996) et du lac Saint-Pierre (1995), les teneurs moyennes
ajustées en mercure dans les grands brochets, les dorés jaunes et les
perchaudes ont décliné de 30 % à 57 %, selon les espèces et les secteurs.
Les changements les plus importants se sont produits entre 1976 et
1986-1988, alors que les teneurs ont régressé de 30 % à 35 %. Dans le
secteur sud du lac Saint-Louis, du côté intérieur des îles de la Paix
(1997), les teneurs sont demeurées particulièrement élevées, et elles n’ont
pas évolué durant la période étudiée. Dans le secteur nord, près de l’île
Dowker (1997), elles auraient diminué de 48 % dans les dorés jaunes. Les
teneurs sont significativement plus faibles dans la section nord que dans la
section sud du lac Saint-Louis.
Pour les espèces étudiées dans le tronçon Cornwall-Québec, les teneurs
moyennes ajustées en mercure les plus élevées ont été mesurées dans le
secteur sud du lac Saint-Louis, plus particulièrement du côté intérieur des
îles de la Paix. Ce secteur se démarque des autres secteurs d’étude du
fleuve Saint-Laurent, lesquels présentent des teneurs en mercure
relativement similaires.
BPC
Les teneurs moyennes en BPC dans la chair des poissons des différentes
espèces et classes de taille sont toutes bien inférieures à la directive de
2 000 µg/kg de Santé Canada pour la commercialisation des produits de la
pêche. Les teneurs en BPC observées dans les meuniers noirs entiers sont
plus élevées que celles mesurées dans la chair des autres espèces. De plus,
elles excèdent dans tous les secteurs le critère de 160 µg/kg pour la
protection de la faune piscivore.
L’étude de l’évolution temporelle des teneurs en BPC dans les poissons
montre qu’elles ont décru de plus de 90 % durant la période de 1976 à
1995-1997, selon les sites d’étude. La plus grande part de cette réduction
s’est produite avant le début des années 1990.
Dans le tronçon Cornwall-Québec, les teneurs moyennes en BPC dans la
chair des grands brochets sont légèrement plus élevées au lac Saint-François
que dans les autres secteurs situés plus en aval dans le fleuve
Saint-Laurent. Pour les meuniers noirs entiers, l’analyse statistique révèle
qu’elles ne présentent pas de différences significatives entre le lac
Saint-François près de Valleyfield, le lac Saint-Louis à l’intérieur des
îles de la Paix, le lac Saint-Pierre dans sa partie sud et Gentilly. Les
teneurs semblent plus faibles au lac Saint‑Louis du côté extérieur des îles
de la Paix et près de l’île Dowker. Cependant, cette observation ne peut
être appuyée par une analyse statistique. Par ailleurs, les teneurs mesurées
près de Portneuf se révèlent significativement plus faibles que celles
observées à Gentilly.
L’étude des congénères de BPC montre que parmi les congénères détectés,
onze l’ont été à tous les sites, soit ceux portant les numéros IUPAC 66, 70,
99, 101, 110, 118, 138, 149, 153, 180 et 187. Ces derniers se classent en
général dans les 15 congénères les plus abondants à tous les sites. Au
nombre des plus importants congénères, on note aussi ceux portant les
numéros IUPAC 49, 87, 74, 95 et 105.
Les résultats d’analyse de la chair des poissons et des meuniers noirs
entiers montrent qu’aucun des sept chlorobenzènes recherchés n’a été détecté
et que parmi les huit pesticides organochlorés dosés, seul le DDT et ses
métabolites ont été fréquemment décelés mais à des concentrations très
faibles.
Référence : Laliberté, D., 2003. Évolution des teneurs
en mercure et en BPC de quatre espèces de poissons du Saint-Laurent,
1976-1997, Québec, ministère de l’Environnement, Direction du suivi de
l’état de l’environnement, envirodoq no EN/2003/0287, 85 p.,
6 annexes.
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